Red Orchestra 2 : ça pique un peu.
Posté : 10 oct. 2011

Je pense avoir assez joué à Red Orchestra 2 pour donner un avis basique et livrer mes premières impressions toutes modestes alors allons-y Tovarich !
C’est toujours embêtant de tomber sur un kilo de drogue virtuelle alors qu’il nous en reste encore des tas à finir. Et quand c’est de la pure venue directement du producteur colombien le plus réputé on a du mal à résister ! Du coup je ne pense pas me sevrer de si tôt, Eva et Balloo avaient totalement raison, Red Orchestra 2 c’est un sacré truc ! C’est pas simplement bien ou prenant, c’est complexe, c’est souvent frustrant, parfois gratifiant et jouissif mais c’est intense et on en sort souvent en nage !
Dans les grandes lignes c’est simple : ça se passe à Stalingrad en pleine opération Barbarossa. On incarne donc au choix un facho ou un coco que l’on peut spécialiser dans une tâche précise grâce à un système de classes presque classique. Presque car s’il est possible de se contenter d’un troufion équipé d’une arme à verrou genre Mosin Nagant ou d’une SMG, on peut aussi avoir accès à des soldats d’élite comme un pilote de tank, un tireur de précision ou un manipulateur d’engin à découper les membres (MG-42 miam !). Les plus expérimentés pourront même opter pour une classe dirigeante comme un chef d’escouade ou carrément un commandant qui peut appeler des tirs d’artillerie, forcer l’arrivée de renforts et donner des ordres d’hiver (huhu).
Tiens je l'avais pas vu celui-là...
Le truc qui donne tout son goût à RO2 et qui le différencie des jeux de shoot deuxième guerre mondiale classiques c’est la tendance au réalisme. En gros il ne faut pas espérer fraguer tout ce qui bouge en rambo-medic ! Les armes ont un vrai recul qui rend les grosses rafales très incertaines. Il faut obligatoirement viser comme un homme, sans crosshair, et on meurt vite, en une balle. Avec un peu de chance on peut s’en sortir avec une simple hémorragie qu’on peut bander, à condition de ne pas trainer. Sans compter que la peur de notre bonshomme a son importance : au milieu d’un échange de tirs ou d’une rafale d’explosions la vue se trouble et il devient compliqué d’aligner quoi que ce soit, comme dans la vraie vie qui fait pleurer.
Alors vous vous en doutez, mes premières minutes ont été très éprouvantes, j’en ai chié ! Il faut apprendre à se repérer, à connaitre les objectifs, et surtout à reconnaitre ses potes ! Beaucoup passent donc par une phase « je fais plein de TK, on m’insulte et je suis ban de la session de jeu », qui suit généralement celle du « je fais 10 kilomètres à pied et en rampant et je me prends une balle sortie de chépaou » mais il ne faut pas s’en faire, ça fait partie de l’apprentissage et c’est normal. Après une petite heure on commence à suivre ses copains sans faire le malin et, aidé par TS, on tente de se coordonner comme des vrais guerriers poilus. Et chaque kill devient alors une fête et une fierté ! On a toujours l’impression de tuer un LNA !
Mais ceci dit rien n’est obscur, on comprend vite les principes de base, c’est très intuitif pour qui a déjà touché à un FPS en ligne. Le problème c’est de parvenir à faire ce que l’on souhaite !
Bref on s’y croirait. On a peur, on est sur le qui vive et on guette chaque petit mouvement au loin. Et ces fourbes de développeurs ont eu la bonne idée de semer plein de petites animations du genre feuilles qui volent ou plâtre qui tombe. Je pense être d’ores et déjà le plus grand feuillicide du siècle. Mais bon il vaut mieux tirer pour rien que trop tard !
T'es moche mais я люблю тебя quand même !
J’ai vu un film il y a peu de temps où un journaliste clamait : « La guerre c’est comme une pute sans dent. Elle nous dégoûte et on ne veut rien avoir à faire avec elle, mais si on passe outre les premières impressions, elle nous fera prendre un pied d’enfer ! »
Ben RO2 c’est un peu ça. Les graphismes ne fracturent pas l’œil (mais c’est tout de même joli et agréable), les animations sont un peu raides et surtout, en ce moment, c’est optimisé comme Brink et ça tourne très difficilement, même avec un niveau de détails moyen. Bon ça ne vaudra pas sur la durée et ce sera surement corrigé mais, en l’état, il faut vraiment se faire violence pour commencer à y goûter.
Cependant, ça vaut vraiment le coup de s’accrocher ; en seulement quelques heures j’ai déjà vécu des moments épiques, j’ai vu des trucs dégueus comme un mec victime d’une grenade qui éclate en mille morceaux, j’ai eu des frayeurs et des sursauts. Mais j’ai aussi connu de grands moments de bonheur et de gloire et au final c’est tout ce qu’il reste une fois la partie quittée. Les bons côtés.
Alors faut-il l’acheter tout de suite ? Oui si on n’a pas peur de patienter pour en profiter à fond. Mais non si on craint d’être déçu à cause de ces imperfections parce que ce serait vraiment dommage. C’est complètement différent de Enemy Territory mais c’est au moins aussi bien ! A condition de jouer en teamplay, au mieux avec des potes, et surtout avec un micro et TS ! A partir de là on peut s’éclater à jouer les Vassili Zaïtsev sans être frustré et aller jusqu’au ragequit.
En ce qui me concerne j’avoue que je suis tombé dedans. Et je n’ai testé que les possibilités du soldat lambda, j’attends d’avoir plus d’expérience pour me lancer avec un pilote de char ou un planqué de gradé. Malgré les défauts propres au jeu et sa technique un peu à la ramasse pour le moment, j’ai très envie de lancer une partie du soir pour me détendre. Et ça, vu ma propension à me lasser des derniers jeux, c’est plutôt bon signe !